Dossier : postures et cambrures hystériques

Publié le 12 Avril 2015

Dossier : postures et cambrures hystériques

Image ci-contre : Alphonse Mucha, La Danse, 1898.

Extrait de Céline Eidenbenz, Expressions du déséquilibre. L’hystérie, l’artiste et le médecin 1870-1914, thèse de doctorat inédite, Université de Genève, 2011.

Reconnue par Charcot dans la classification de l’attaque d’hystérie complète et régulière, la cambrure dorsale intervient durant la « période des contorsions et des grands mouvements », dite aussi période « des tours de force » ou « phase de clownisme », lors de laquelle le patient fait preuve d’« attitudes bizarres, contorsions étranges, déformations des traits qui ne répondent à aucune idée, aucun sentiment » 1. À Vienne, Sigmund Freud observe que l’hystérie « se comporte dans ses paralysies et autres manifestations comme si l’anatomie n’existait pas, ou comme si elle n’en avait nulle connaissance » 2. Or, du point de vue purement anatomique, cette posture s’explique par l’extrême contraction de tous les muscles. Ceux du dos étant les plus puissants du torse, il en résulte une torsion vers l’arrière (...) qui intervient également dans les crises de rage et de tétanie.

Dès le moment où elle fait son apparition dans le nouveau répertoire médical de l’hystérie, cette cambrure se retrouve massivement dans une iconographie souvent très construite. (...)

La cambrure devient ainsi progressivement la marque reconnaissable et universelle de la grande névrose (...)

1 Jean Martin CHARCOT et Paul RICHER, Les Démoniaques dans l’art [1887], Paris, Macula, 1984, p. 109.

2 Sigmund FREUD, Quelques considérations pour une étude comparative des paralysies motrices organiques et hystériques, Progrès médical, C. Hérissey, 1893, pp. 1-14, p. 11.

Rédigé par Maladiesthetiques

Publié dans #Dossier Iconographie Hystérie

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